/  31 décembre 2018

Les marchés sont volatils. Que faire ?

Les cycles des marchés sont ainsi faits que ces derniers traversent invariablement des périodes au cours desquelles ils sont volatils ou stables. Haussiers ou baissiers, les marchés alternent entre hauts et bas et c’est précisément la raison pour laquelle les spécialistes insistent tellement sur l’importance de la diversification et de l’équilibre des titres du portefeuille. Ils permettent à l’investisseur de faire face aux fluctuations des marchés en faisant en sorte que son portefeuille « travaille » peu importe la phase des cycles.

Bien que la volatilité soit parfaitement normale, elle n’en demeure pas moins stressante pour bon nombre d’investisseurs, surtout lorsque les replis sont fréquents. La volatilité a beau être une réalité constante et incontournable des marchés, bien des gens portent davantage attention aux reculs qu’aux reprises et adoptent par le fait même des comportements malavisés.

Le réflexe le plus répandu consiste à tenter de prédire les marchés, ce qui est irréaliste, hasardeux et très souvent coûteux. Pourquoi ? Parce que les causes de la volatilité des marchés sont multiples. En effet, des changements de gouvernement, des politiques d’État nationales ou étrangères, des conflits géopolitiques, des contre-performances de compagnies… sont autant de sources d’incertitude qui ébranlent les investisseurs, même les plus aguerris.

La meilleure posture pour composer avec la volatilité est de faire preuve de discipline, de ne jamais se laisser distraire par les fluctuations et de se concentrer sur une stratégie de placement adaptée à sa situation. Il faut donc demeurer réaliste en regard de ses objectifs et de sa tolérance au risque.

En d’autres mots, il faut éviter de remettre impulsivement en question son plan d’investissement ou de se départir de placements pour limiter des pertes ou apaiser ses craintes. Les coups de tête s’avèrent presque toujours contre-productifs à long terme, car ils empêchent de saisir les occasions intéressantes dont peuvent recéler des marchés en dents de scie.

En pratique, la règle d’or à suivre scrupuleusement se résume en quelques mots : « Plutôt que de se tourmenter avec la volatilité, il faut s’y préparer ! ».

L’investisseur averti est celui dont le portefeuille correspond à sa personnalité et à ses objectifs. Il voit dans la volatilité des marchés non pas une menace angoissante, mais un rappel quant à la nécessité de faire régulièrement le point sur ses placements et de miser sur la diversification, c’est-à-dire de privilégier une stratégie basée sur la détention des actifs de catégories différentes (par exemple, les titres à grandes et petites capitalisations américaines, les actions internationales, les obligations de qualité, etc.).

Voici d’ailleurs six conseils pratiques pour devenir ou demeurer un investisseur sagace et performant.

1. Garder la tête froide

Non seulement les corrections boursières sont normales, mais leur durée est généralement courte. Les données historiques indiquent en effet que les actions se redressent après un repli et qu’elles peuvent générer des rendements positifs à long terme.

À titre d’exemple, les actions américaines ont enregistré de fortes baisses lorsque :

  • la Chine a dévalué sa monnaie au troisième trimestre de 2015 ;
  • le prix du pétrole a chuté au premier trimestre de 2016 ;
  • les Brexiters ont remporté le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne au deuxième trimestre de 2016 ;
  • l’élection présidentielle américaine était sur le point de se conclure avec la victoire de Donald Trump au troisième trimestre de 2016 ;
  • l’incertitude à l’égard des relations commerciales a inquiété les investisseurs en 2018.

Pourtant, durant cette période de trois ans, le marché a inscrit un gain cumulatif de 30 %.

2. Être à l’aise avec ses placements

Force est d’admettre que si les replis du marché sont une source d’inquiétude, voire d’anxiété pour un investisseur, ses placements ne lui conviennent sans doute pas. D’où l’importance primordiale d’une stratégie de placement bien adaptée à son profil et qui établit clairement l’horizon de placement, les objectifs et la tolérance au risque de l’investisseur.

Même si un horizon de placement est suffisamment éloigné pour justifier la constitution d’un portefeuille audacieux, il faut être à l’aise avec les fluctuations du marché, car les variations

peuvent rapidement devenir anxiogènes. Le cas échéant, une révision de la composition du portefeuille, avec l’aide d’un conseiller, devient un incontournable.

En revanche, un excès de prudence qui tourne à la frilosité n’est guère mieux, surtout si l’horizon de placement est lointain, car cette attitude risque de compromettre le potentiel de croissance nécessaire à l’atteinte des objectifs.

Tout compte fait, ce sont des attentes réalistes qui constituent le meilleur moyen de respecter une stratégie de placement à long terme.

3. Ne pas tenter d’anticiper les mouvements du marché

Les achats et les ventes à répétition peuvent s’avérer très coûteux. À cet effet, l’étude Mind the Gap de la firme Morningstar, un chef de file en recherche financière indépendante, évalue les résultats réellement obtenus par un investisseur moyen en prenant en compte l’impact du comportement d’achat et de vente d’un fonds sur la performance.

Dans son édition 2018, la société a conclu qu’en vendant et en achetant en fonction des mouvements du marché, plutôt qu’en achetant et en conservant les mêmes placements, un investisseur obtient de moins bons résultats.

S’acharner à vouloir éviter les mauvais jours en Bourse et à n’investir que durant les bons est non seulement impossible, mais également téméraire, car les occasions inévitablement manquées risquent d’avoir un effet négatif durable sur le portefeuille.

4. Investir régulièrement, en dépit de la volatilité

Investir régulièrement au fil des mois, des années et des décennies permet non seulement d’éviter le piège pernicieux de l’anticipation des marchés, mais aussi de s’assurer que les replis de courte durée n’auront guère d’incidence sur le rendement final du portefeuille.

Encore une fois, plutôt que d’essayer d’acheter ou de vendre en fonction des conditions de marché, il est de loin préférable de faire appel à un conseiller pour élaborer un plan rigoureux fondé sur des investissements selon une fréquence hebdomadaire, mensuelle ou trimestrielle.

Le fait de conserver des placements en période de baisse ne garantit peut-être pas des gains ou l’évitement de pertes, mais il n’en demeure pas moins qu’acheter lorsque les prix diminuent peut s’avérer profitable à long terme. En effet, quand les marchés reculent, les cours des titres baissent. En conséquence, les sommes utilisées pour l’achat régulier de titres permettent d’en acquérir un plus grand nombre.

Lorsqu’on y regarde de près, les périodes qui semblaient être les pires pour investir ont finalement été les plus fructueuses. La période de cinq ans la plus profitable sur le marché boursier américain a commencé en mai 1932, au cœur de la Grande Dépression des années 1930. La seconde a commencé en juillet 1982, alors que l’économie connaissait l’une des pires récessions de l’après-guerre, marquée par des taux de chômage et d’intérêt à deux chiffres.

5. Saisir les occasions

En période baissière, il est possible de prendre plusieurs mesures pour mieux positionner ses placements dans une perspective à long terme. Ainsi, la vente de certains d’entre eux pourrait se réaliser en profitant du repli des marchés afin de générer des pertes à des fins fiscales (en vendant à perte) et, du coup, rabonnir sa planification fiscale.

Si le mouvement de marché en venait à modifier la répartition des catégories d’actifs (grandes et petites capitalisations, titres étrangers et canadiens, actions, obligations et liquidités), il serait utile de procéder à un rééquilibrage pour rétablir la répartition cible. Entreprise avec l’aide d’un conseiller, cette démarche rigoureuse permettrait de profiter de la baisse des prix.

6. Déléguer la gestion de ses placements

Pour réduire le stress lié à la gestion des placements en période de volatilité, un investisseur qui fait appel à un conseiller, dans le but d’établir une stratégie adaptée à sa tolérance au risque, agit avec discernement et met toutes les chances de son côté.

Conclusion

À la lumière des remarques précédentes, il est indéniable que se concentrer sur les turbulences des marchés, essayer de prédire leur évolution et se demander sans cesse s’il faut agir maintenant ou non est une posture contre-indiquée.

Il est beaucoup plus sage et profitable de consacrer ses efforts à l’élaboration et à la gestion d’un bon plan d’investissement avec l’aide d’un conseiller qui connaît votre réalité. L’équipe des Fonds FMOQ demeure à votre service.